Depuis 1999, les pêcheurs artisans de Mauritanie, du Sénégal et de Guinée ont noué des liens lors de diverses rencontres organisées par CAPE et ICSF.
La création de la Confédération Africaine des Organisations de Pêche artisanale est une initiative des acteurs professionnels de la pêche artisanale membres des fédérations d’organisations de pêche artisanale de trois (03) pays : Mauritanie, Sénégal, Guinée Conakry qui sont respectivement la Fédération Nationale de Pêche (FNP), le Conseil National Interprofessionnel de la Pêche Artisanale du Sénégal (CONIPAS), l’Union Nationale des Pêcheurs de Guinée (UNPAG).
Cette idée est née lors de la rencontre tenue en 2006 à Nouadhibou dont le thème principal était le dialogue nécessaire entre les communautés de pêche artisanale et les médias.
• Cette rencontre a mené à la création d’un Réseau des Journalistes pour une Pêche Responsable en Afrique de l’Ouest (REJOPRAO) , qui devient plus tard un partenaire privilégié de la CAOPA. La réflexion sur l’idée de fédérer les professionnels, hommes et femmes, de la pêche artisanale africaine s’est poursuivie en 2007 à Dakar. Cet atelier de Dakar a vu naitre les prémisses d’un regroupement des professionnels de la pêche artisanale d’Afrique. Un appel a été lancé pour aider à organiser les pays qui ne le sont pas encore.
• En décembre 2008 une rencontre élargie à neuf (09) organisations nationales de pays africains, chacune envoyant une délégation paritaire homme/femme, s’est tenue à Conakry. Une des fortes recommandations issue de cette rencontre a été la mise sur pied de la Confédération africaine des organisations professionnelles de la pêche artisanale. Un comité de suivi des recommandations est mis sur pied, composé des pays suivants : Gambie, Guinée, Guinée Bissau, Libéria, Sierra Léone, Mauritanie et Sénégal .
• En juin 2009, le comité de suivi s’est réuni à Dakar pour élaborer la charte, les statuts et règlement intérieur de la future confédération africaine des organisations professionnelles de pêche artisanale.
• En mars 2010, s’est tenue à Banjul, l’Assemblée Générale Constitutive avec la participation présence des délégués des neuf (09) pays. et Après un partage examen et amendement des textes réglementaires la Confédération Africaine des Organisations Professionnelles de la Pêche Artisanale dénommée CAOPA est née et le Sénégal a été choisi pour abriter le siège. Elle obtiendra plu tard son récépissé après une démarche administrative menée auprès des autorités de ce dit pays par l’arrêté N°010046/NINT/DGAT/DLA-PA du 1-07-2013.
L’ensemble du processus ayant abouti à la création de la CAOPA a bénéficié de l’appui technique et de l’accompagnement de ANCAR, de la Fondation rurale d’Afrique de l’Ouest (FRAO) et d’un expert en pêche ayant capitalisé plus de 40 ans dans le domaine de l’administration des pêche, la gestion de projets de pêche et du financement de la pêche artisanale. Un appui technique et financier constant a également été donné par la Coalition pour des Accords de Pêche Equitables (CAPE), Swedish Society for Nature Conservation (SSNC), Pain pour le Monde/Brot fur Die Welt (PPM/BFW), International Collective in Support of Fishworkers (ICSF), Partenariat Régional pour la Conservation de la Zone Côtière et Marine en Afrique de l’Ouest (PRCM) Voir la liste de nos partenaires
Dans le cadre de la mise en œuvre de ces directives visant à assurer la durabilité de la pêche artisanale dans le contexte de la sécurité alimentaire et l’éradication de la pauvreté et compte tenu du rôle central des femmes dans la pêche (transformation, commercialisation du poisson, financement dans la sortie des pêcheurs en mer etc.), la CAOPA a eu a faire des propositions en vue de leur prise en compte par la FAO et pour l’intérêt des communautés de pêche artisanale. En novembre 2012, dans le cadre de la conférence organisée en Côte d’Ivoire à l’honneur des femmes sur le thème « Améliorer la contribution de la pêche artisanale à la sécurité alimentaire: le rôle des femmes », la CAOPA en partenariat avec ICSF a par ailleurs à la suite de cette conférence organisé une journée supplémentaire sur le thème « les femmes de la pêche artisanale face au commerce des produits de la pêche en Afrique de l’Ouest: Quelle prise en compte? » Cet atelier a permis aux femmes de faire de fortes propositions pour la prise en compte de leurs préoccupations dans le cadre des Directives Internationales de la FAO pour garantir une pêche artisanale durable (cf rapport pour les propositions).
Les directives reconnaissant que de nombreuses communautés de pêche artisanale sont localisées dans les régions sujettes aux catastrophes naturelles, le changement climatique augmente l’intensité et la fréquence de ces catastrophes, suggère que la gestion des risques de catastrophes et les politiques d’adaptation au changement climatique devront répondre aux besoins spécifiques des communautés de pêche artisanale, et les directives pourront les aider pour cela. C’est ainsi que dans ce logique, la FAO a financé un projet dénommé TCP/SFW/3403 _FAO pour l’adaptation des communautés de pêche artisanale d’Afrique de l’Ouest aux impacts des changements climatiques. Ce projet financé au profit de la CAOPA qui assure la présidence du comité de pilotage et la FRAO coordonatrice est exécuté dans trois pays d’Afrique de l’Ouest: le Sénégal, la Gambie et la Sierra Léone.
En 2010 et 2011, la CAOPA a participé au comité des pêches de la FAO, le COFI à la Direction générale à Rome en d’Italie sous la couverture de la CAPE. La particularité de l’édition 2012 est que la CAOPA a gagné pour la première fois son statut d’observateur au sein de cette instance Le Secrétaire Général de la CAOPA, a eu l’honneur, dans le cadre de la sécurité alimentaire, de faire une présentation sur « l’importance stratégique des petits pélagiques en Afrique de l’Ouest et situation du Sénégal ».
Clôture du séminaire de Formation des femmes de la Confédération Africaine des Organisations Professionnelles de la Pêche Artisanale (CAOPA), en Hygiène et Qualité des Produits de la Pêche dans les Activités Post- Capture, par le Directeur Général de la Pêche Artisanale et remise des certificats de participation.
Cercle Mess des Officiers-Dakar (10 Mars 2016)
Introduction :
rapport-ceremonie-lancement-publication-01La Confédération Africaine des Organisations Professionnelles de Pêche Artisanale(CAOPA) a introduit auprès de l’Union Africaine, une requête sollicitant de déclarer l’année 2017 « Année Africaine de la Pêche artisanale ». Dans cette perspective une série d’activités est déroulée pour appuyer cet évènement. Celles-ci sont relatives notamment à l’élaboration de documents de plaidoyer pour en justifier l’opportunité ainsi qu’un programme d’activités et une feuille de route y afférents au cas où la requête est adoptée.
Des contacts ont eu lieu avec les plus grandes autorités des pays d’Afrique de l’ouest, avec des partenaires qui se sont engagés aux côtés de la CAOPA pour la réussite de cette initiative. C’est dans cette optique qu’une série de reportages a été conduite par la CAOPA et le REJOPRAO pour produire avec Mediaprod un rapport qui a bénéficié de l’appui de la Société Suédoise pour la Conservation de la Nature (SSNC) et de la CAPE (Coalition pour des Accords de Pêche Equitables).
Les auteurs du rapport ont rencontré les différents acteurs de la pêche artisanale entre septembre 2014 et novembre 2015 dans six pays : la Tunisie, la Mauritanie, le Sénégal, la Guinée Bissau, le Ghana et le Togo. Il s’agissait de donner la parole à ces acteurs lors des visites de sites (échanges en groupes, entretiens individuels et recherche documentaire) puis de décrire avec honnêteté les situations dans lesquelles les acteurs de la pêche artisanale exercent leurs activités et les défis auxquels ils font face.
C’est cette publication de 63 pages qui a fait l’objet d’une présentation lors de la cérémonie tenue à Dakar le 10 mars 2016.
Déroulement de la cérémonie d’ouverture:
La cérémonie s’est tenue dans les locaux du Cercle Mess des Officiers de Dakar à partir de 16 heures, sous la présidence de Docteur Mamadou Goudiaby Directeur des Pêches maritimes, en présence des représentants du Parlement suédois, de la SSNC, de l’ONUDI, de l’ONG Pain pour le Monde, du président de la CAOPA et de nombreux invités (voir liste de présence en annexe). Dans les allocutions d’ouverture, les autorités ont toutes félicité la CAOPA pour cette initiative : elles l’ont invité à s’appuyer sur ces témoignages pour renforcer le plaidoyer auprès des institutions nationales et internationales, pour sensibiliser les acteurs, organisations et partenaires en vue de faire aboutir la demande faite à l’Union Africaine de proclamer une Année Africaine de la Pêche Africaine.
Présentation de la publication :
Elle a été faite par Alassane Samba (modérateur) et Gaoussou Guèye (secrétaire général de la CAOPA).
Ils ont insisté sur le fait que tous les pays africains vivent d’importantes menaces sur le devenir de leur pêche artisanale. Ceci est illustré (par les titres) :
en Tunisie où la pêche artisanale est en quête de son printemps (révolution ;
en France, à Marne la Vallée où le Parc Disneyland Paris a vu ses ventes de billets baisser;
en Mauritanie où on attend une révolution (changement du mode de gestion) par le poisson ?;
au Sénégal où la pêche artisanale est en crise ;
en Guinée Bissau où la paix est revenue sans le poisson ;
au Ghana où c’est la grande aventure (.. .dans le chaos ;
au Togo où les pêcheurs artisans crient leur détresse.
Suite à ces différentes présentations insistant sur les difficultés rencontrées par les acteurs, la CAOPA dégage des conclusions et adresse des demandes aux Etats selon les questions suivantes :
Manque de données fiables: La contribution du secteur de la pêche artisanale reste invisible, les données et statistiques sont peu fiables ou inexistantes. La CAOPA demande que des méthodes de collecte et d’analyse appropriés soient conçues pour recueillir et traiter les données sur les aspects environnementaux, sociaux et économiques du secteur de la pêche artisanale africaine et que des moyens humains et financiers suffisants soient consacrés à cette tâche.
Incursions des chalutiers en zone artisanale: on note de fréquentes incursions des chalutiers dans la zone côtière où opèrent les pêcheurs artisans: destruction des engins de pêche artisanale, pêcheurs accidentés, surexploitation des ressources halieutiques dans la zone côtière. La CAOPA demande que les États africains mettent en place des zones de pêche réservées exclusivement aux artisans, qui soient proportionnelles à la capacité de pêche du secteur : ainsi ce qui peut être capturé durablement par les pêcheurs artisans doit leur être laissé. Les États doivent veiller à ce que ces zones soient protégées contre les incursions des chalutiers, et que toute violation de cette zone par un chalutier soit dûment sanctionnée.
Menaces: pollution, développement industriel anarchique. La pollution côtière, résultant de l’activité industrielle ou des déchets ménagers, et le développement industriel anarchique en zone côtière (usines de farines de poisson, usines chimiques) menacent les communautés de pêche. La CAOPA demande que, pour toute politique ou initiative affectant les zones ou ressources dont dépendent les communautés de pêche artisanale, les impacts sur les activités de pêche artisanale et les écosystèmes côtiers soient examinés et pris en considération avant l’adoption de telles politiques ou initiatives.
Les communautés de pêche montrent la voie à suivre. Il existe un esprit d’innovation considérable au sein des communautés de pêche artisanale, en particulier au niveau des femmes, pour mettre en place et expérimenter des solutions appropriées permettant d’améliorer les conditions de travail et de vie au sein de leurs communautés. La CAOPA demande que les actions innovantes mises en place par les communautés de pêche artisanale soient appuyées par des politiques appropriées en matière sociale, d’accès au crédit, d’enseignement et de formation, etc.., avec une attention particulière aux femmes qui travaillent dans la pêche artisanale.
Appel pour une année africaine de la pêche artisanale Cette demande est adressée à nos gouvernements et à l’Union africaine qui ont la capacité et la possibilité, par la stratégie de réforme des politiques de pêche et d’aquaculture, de créer un environnement favorable pour le développement des communautés de pêche artisanale durable en Afrique.
Ce processus doit être informé par les Directives de la FAO pour une pêche artisanale durable, et par une consultation appropriée avec la participation directe des communautés de pêche africaines.
Pour promouvoir cette démarche => Proclamer => Une ANNEE AFRICAINE DE LA PECHE ARTISANALE
Synthèse des contributions :
A la suite de cette présentation, les participants à la cérémonie ont tous félicité et encouragé la CAOPA pour cette action concrète en faisant entendre la voix des acteurs de la pêche artisanale, secteur en proie à plusieurs crises. Des actions de cette envergure doivent être renforcées avec également la participation des acteurs de la pêche industrielle qui sont concernés par ces difficultés. Ce renforcement doit s’appuyer sur la recherche de synergies avec d’autres programmes intervenant dans le secteur, sur l’utilisation de moyens audiovisuels et la traduction des documents dans les langues nationales des pays concernés. Dans cette optique, des partenaires comme la SSNC et la Fédération des journalistes sénégalais (membre du REJOPRAO) ont renouvelé leur disponibilité pour la réussite des campagnes de sensibilisation.
Clôture de la cérémonie :
A la fin de la session, la CAOPA a rappelé et s’est réjoui des appuis reçus pour la réussite de l’initiative de l’ « Année Africaine de la Pêche Artisanale », en 2015, lors de la JMP à Agadir (18 pays représentés) et en 2016 à la journée Internationale de la femme à Nouakchott (46 pays). Elle a remercié ses partenaires et tous les participants pour leurs contributions : elle s’est engagée à renforcer ses actions et à contribuer à l’élargissement du Comité pour la préparation de l’Année Africaine de la Pêche Artisanale dès 2016. Dans cette optique, la même opération de réalisation de reportages devra être initiée dans d’autres pays africains, surtout du fond du Golfe de Guinée, d’Afrique australe et de l’océan indien.
Le président de la CAOPA a ensuite déclaré close la cérémonie de lancement de la publication.
En novembre 2011, La Confédération Africaine des organisations professionnelles de pêche artisanale (CAOPA) a organisé un séminaire régional sur le thème de la transparence dans les pêches maritimes en Afrique. Ce séminaire de 3 jours a rassemblé 60 participants, parmi un large éventail d’organisations africaines, y compris de la pêche artisanale et des communautés côtières, pour examiner en détail les problèmes causés par le manque de transparence dans le secteur de la pêche et élaborer des stratégies pour améliorer l’accès du public à l’information.